Comment nous luttons contre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal

Comment nous luttons contre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal

L’Agence du revenu du Canada poursuit sans cesse les entreprises et les particuliers qui se livrent à l’inobservation ou à la fraude fiscale au Canada et à l’étranger.

Contexte

Qu’est-ce que l’évasion fiscale?

Un particulier ou une entreprise pratiquent de l’évasion fiscale lorsqu’ils falsifient des dossiers et des réclamations, dissimulent un revenu ou gonflent des dépenses afin d’éviter intentionnellement de respecter les lois fiscales du Canada.

L’évasion fiscale, contrairement à l’évitement fiscal, a des conséquences sur le plan criminel. Une enquête criminelle peut donner lieu à des poursuites devant un tribunal criminel, ce qui pourrait entraîner des amendes imposées par la Cour, une peine d’emprisonnement et un casier judiciaire.

Pour en savoir plus, consultez : Évasion fiscale

Qu’est-ce que l’évitement fiscal?

Lorsque la planification fiscale réduit les taxes d’une manière qui est contraire à l’esprit général de la loi, ces types d’ententes sont appelées « évitement fiscal ». L’interprétation par l’Agence du terme « évitement fiscal » englobe toutes les planifications fiscales inacceptables et abusives. La planification fiscale abusive désigne les arrangements qui « excèdent les limites » d’une planification fiscale acceptable.

L’évasion fiscale et l’évitement fiscal ont souvent tourné autour du secret et de la dissimulation des biens, des transactions, des revenus et de la richesse. Ce qui a changé au fil des ans c’est la sophistication des arrangements utilisés par les contribuables et leurs représentants.

Le gouvernement du Canada investit considérablement dans des ressources budgétaires historiques et continues axées sur la collaboration avec les partenaires nationaux et internationaux, les progrès technologiques et les sources de renseignements. Grâce à ces investissements, l’Agence est en bonne position pour s’assurer que tout le monde paie sa juste part d’impôt. Ces mesures aident l’Agence à cibler les personnes qui repoussent ou dépassent les limites législatives de la planification fiscale dans le but de frauder ou d’éviter de payer l’impôt et de contourner leurs obligations en matière de déclaration.

Ceux qui choisissent volontairement de ne pas s’acquitter de leurs obligations fiscales peuvent faire face à de graves conséquences, y compris des accusations criminelles, des poursuites, des amendes imposées par la Cour, des peines d’emprisonnement et un casier judiciaire.

Nous échangeons des données et des renseignements

La collaboration entre les administrations fiscales, y compris l’échange de données et de renseignements fiscaux, est essentielle pour protéger l’intégrité de l’assiette fiscale du Canada et maintenir la confiance des Canadiens dans notre système d’autodéclaration.

L’Agence protège toutes les données échangées avec d’autres administrations. Les renseignements échangés en vertu d’une convention fiscale, d’un accord ou d’une convention doivent être utilisés uniquement aux fins énoncées dans l’instrument approprié, et les détails de tous les échanges sont confidentiels.

Le réseau de conventions du Canada appuie l’Agence pour l’obtention et l’échange de renseignements dans le but de lutter contre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal.

Norme commune de déclaration

La Norme commune de déclaration (NCD) est une norme mondiale pour l’échange automatique de renseignements sur les comptes financiers entre les administrations fiscales. Le Canada et plus d’une centaine d’autres pays ont mis en œuvre la NCD. Il s’agit d’un outil important pour promouvoir l’observation fiscale, lutter contre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal à l’échelle internationale, contribue à garantir que les contribuables déclarent l’ensemble de leurs revenus et qu’ils divulguent de façon appropriée leurs biens et leurs actifs à l’étranger.

Depuis que l’Agence a commencé à échanger des renseignements dans le cadre de la NCD en 2018, on compte plus de six millions de dossiers qui ont fait l’objet d’échanges.

Foreign Account Tax Compliance Act

En 2014, des changements ont été apportés à la Loi de l’impôt sur le revenu au Canada afin de mettre en œuvre le Processus élargi de déclaration de renseignements et l’accord intergouvernemental connexe associée à la Foreign Account Tax Compliance Act (FATCA) a été signé entre le Canada et les États-Unis. D’après cet accord, et selon la législation canadienne et l’accord intergouvernemental, les institutions financières canadiennes sont tenues de déclarer des renseignements précis à l’Agence pour les comptes financiers détenus au Canada par des résidents et des citoyens américains. L’Agence fournit ensuite ces renseignements à l’Internal Revenue Service (IRS) des États-Unis sur une base annuelle au moyen des dispositions et des mesures de protection de la convention fiscale entre le Canada et les États-Unis. En retour, l’IRS fera de même en fournissant à l’Agence des renseignements similaires sur une base annuelle.

Accès aux transferts électroniques de fonds internationaux

Depuis janvier 2015, certains intermédiaires financiers, dont les banques, doivent déclarer les télévirements internationaux de 10 000 $ ou plus à l’Agence. Il s’agit de renseignements détaillés sur les opérations financières liés aux virements télégraphiques internationaux qui entrent au Canada ou en sortent. Ces renseignements aident l’Agence à identifier les contribuables qui pourraient faire de l’évitement fiscal abusif ou tenter de dissimuler des revenus et des actifs à l’étranger.

Pour la période d’avril 2016 à mars 2020, l’Agence a examiné dans le cadre du projet sur les administrations suspectes tous les transferts électroniques de fonds déclarés qui concernaient des administrations ou des institutions financières faisant l’objet de préoccupations. En règle générale, les administrations ou institutions financières préoccupantes sont celles dont le taux d’imposition est bas ou ineffectif ou celles qui ont recours aux lois sur le secret bancaire ou la confidentialité assurant l’anonymat.

Ce projet est maintenant terminé et les renseignements découlant de ces examens sont maintenant intégrés aux processus d’évaluation des risques de l’Agence. À l’heure actuelle, l’Agence peut automatiquement jumeler et intégrer les données sur les transferts électroniques de fonds avec d’autres renseignements dans nos systèmes internes, ce qui permet d’améliorer l’évaluation du risque. Cela permet à l’Agence de cibler les contribuables présentant le risque le plus élevé dans plusieurs administrations et institutions financières.

L’Agence utilise maintenant les données sur les transferts électroniques de fonds pour évaluer les risques et identifier les contribuables qui pourraient dissimuler leurs revenus à l’étranger.

Déclaration pays par pays

La déclaration pays par pays est une approche collaborative qui permet aux pays d’échanger des renseignements sur les recettes et les bénéfices de leurs grandes entreprises multinationales. Cela aide l’Agence à mieux déterminer le risque à savoir si ces entreprises paient le bon montant d’impôt dans chaque pays. Le premier échange de renseignements a eu lieu à l’été 2018.

Pour en savoir plus, consultez : Déclaration pays par pays

Nous collaborons à l’échelle internationale

Dans le cadre du Forum sur l’administration fiscale (FAF) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), plus de 50 administrations fiscales collaborent pour échanger des pratiques exemplaires et des tendances émergentes, gérer les risques internationaux et améliorer l’observation et la prestation globale de l’administration fiscale.

Le commissaire de l’Agence est actuellement le président du FAF. Le FAF est la seule organisation au niveau du commissaire au monde qui se concentre sur des questions d’intérêt mutuel pour toutes les administrations fiscales. Elle met à profit l’expertise collective de ses membres pour aborder des questions d’intérêt et de préoccupation communs. En tant que groupe, le FAF travaille dans un contexte de collaboration pour mettre en place des normes mondiales qui aident à assurer une plus grande certitude fiscale, transparence et équité, ainsi qu’à prévenir l’évasion fiscale et l’évitement fiscal. Cela permet de créer un terrain de jeu équitable à l’échelle mondiale en matière d’impôt.

Groupe de travail international conjoint sur l’échange de renseignements et la collaboration

L’Agence est membre du réseau du Centre d’information conjoint sur les abris fiscaux internationaux (CICAFI), qui rassemble 42 administrations fiscales nationales du monde entier afin de trouver des façons de collaborer sur un éventail de risques fiscaux internationaux. Le réseau du CICAFI offre une plateforme efficace et bien établie pour permettre à ses membres de coopérer sur des cas individuels, et de mettre en commun leur expérience, leurs ressources et leur expertise pour aborder les problèmes auxquels ils font collectivement face.

Par exemple, lorsque le Consortium international des journalistes d’investigation a publié des renseignements sur les fuites de données, appelées les Pandora Papers, en octobre 2021, les partenariats solides établis par l’intermédiaire du réseau du CICAFI ont permis de s’assurer que les membres étaient bien placés pour travailler en collaboration et échanger des renseignements.

Toutefois, comme les administrations fiscales, le réseau du CICAFI exerce ses activités selon des règles strictes visant à protéger la confidentialité des renseignements et la confiance des contribuables. Par conséquent, une grande partie du travail du réseau du CICAFI n’est pas toujours visible pour le public.

Joint Chiefs of Global Tax Enforcement

Le Joint Chiefs of Global Tax Enforcement, connu sous le nom de J5, est une puissante alliance opérationnelle de plusieurs pays qui mène la lutte contre la criminalité fiscale internationale.

Le J5 a été mis sur pied en juin 2018 à la suite d’un appel à l’action de l’OCDE pour que les pays en fassent plus pour lutter contre les promoteurs de l’évasion fiscale. Le J5 est composé de bureaux d’administration fiscale des cinq pays suivants qui sont confrontés à des menaces communes :

  • Australian Taxation Office;
  • Agence du revenu du Canada;
  • Fiscale Inlichtingen en Opsporingsdienst des Pays-Bas;
  • His Majesty’s Revenue & Customs du Royaume-Uni;
  • Internal Revenue Service (IRS) Criminal Investigation des États-Unis.

Pour en savoir plus, consultez : Collaboration internationale de l’Agence du revenu du Canada pour lutter contre l’évasion fiscale – Joint Chiefs of Global Tax Enforcement

Échanges de décisions propres aux contribuables

Dans le cadre du projet sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices de l’OCDE, le Canada s’est engagé à échanger spontanément des renseignements sur les décisions fiscales avec certains autres pays. Dans le contexte du projet sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices, les pays ont convenu d’échanger des renseignements sur les types de décisions suivants :

  • décisions transfrontalières liées aux régimes préférentiels (pour le Canada, cela comprendrait l’expédition internationale et certaines opérations d’assurance-vie à l’étranger d’une société canadienne);
  • décisions transfrontalières liées aux lois relatives aux prix de transfert;
  • décisions transfrontalières prévoyant un redressement à la baisse qui n’est pas directement reflété dans les comptes des contribuables;
  • décisions relatives aux établissements stables;
  • décisions relatives aux intermédiaires entre parties apparentées.

Si une décision relève de l’une des catégories ci-dessus, un résumé de son contenu peut être échangé avec les pays de résidence de la société mère immédiate, de la société mère ultime et de certaines autres parties. Par conséquent, les contribuables qui présentent une demande de décision doivent inclure suffisamment de renseignements pour permettre à l’Agence de déterminer les parties concernées pour de tels échanges. Pour en savoir plus, consultez la page sur l’érosion de la base d’imposition et le transfert de bénéfices du site Web de l’OCDE.

Nous mettons l’accent sur l’évasion fiscale et l’évitement fiscal à l’étranger

L’une des principales priorités de l’Agence est de protéger l’intégrité et l’équité du régime fiscal du Canada en traitant l’évasion fiscale et l’évitement fiscal à tous les niveaux. Cet engagement comprend le resserrement de l’étau sur les particuliers fortunés, les promoteurs, les sociétés et les entités qui tentent d’éviter de payer de l’impôt et de se soustraire à l’impôt et qui dissimulent des biens et des revenus à l’étranger.

Nous reconnaissons que la majorité des contribuables canadiens respectent leurs obligations fiscales. Toutefois, il y a ceux qui contestent et mettent sciemment à l’essai les limites du régime fiscal d’autocotisation du Canada.

Ces personnes utilisent leur patrimoine pour créer des arrangements fiscaux complexes et causer des litiges afin d’éviter de fournir des documents et des renseignements à l’Agence au cours d’un examen, d’une vérification ou d’une enquête. Par l’intermédiaire de la portée de la vérification, de sources de données exhaustives, d’alliances internationales et d’approches analytiques améliorées, l’Agence a grandement renforcé sa capacité à détecter et à décourager les cas d’inobservation les plus graves.

Fuites de données à l’étranger

Bien que l’Agence puisse obtenir des renseignements utiles à partir des fuites de données, elle ne dépend pas de ces fuites pour lutter contre l’inobservation à l’étranger. Grâce à des progrès tels que les transferts électroniques de fonds, la NCD et le Programme de dénonciateurs de l’inobservation fiscale à l’étranger de l’Agence, en plus de l’expansion importante de ses principaux programmes de vérification, l’Agence est bien positionnée pour veiller à ce que les Canadiens fortunés paient leurs parts d’impôts.

Les vérifications découlant de fuites de données peuvent être complexes et longues. Par conséquent, des paiements d’impôts et des pénalités dues supplémentaires sont prévus à l’avenir, à mesure que des vérifications des fuites de données plus complexes et difficiles sont effectuées.

Panama Papers

En 2016, on a rendu public les « Panama Papers », lesquels comprenaient environ 11,5 millions de documents détenus par le cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca.

L’analyse des Panama Papers a été compliquée par le manque de renseignements financiers fournis dans la fuite de données et le fait que certains contribuables créent des structures complexes pour cacher délibérément leurs biens. La collecte de renseignements initiale de l’Agence, l’analyse des données et l’évaluation des risques liés à la fuite de données ont pris plus de trois ans. Dans le cadre de ce processus, l’Agence a ciblé plus de 900 particuliers, sociétés et fiducies canadiens à des fins d’examen afin de relever tout signe inobservation fiscale possible.

Ainsi, en date de mai 2022 :

  • l’Agence a effectué plus de 240 vérifications de contribuables liées aux Panama Papers, ce qui a donné lieu à des cotisations de plus de 61 millions de dollars en paiements d’impôt fédéral et de pénalités;
  • en ce moment, 160 autres vérifications de contribuables sont en cours.

Soulignons que la détention d’un compte bancaire à l’étranger ou d’actifs étrangers n’implique pas nécessairement un acte répréhensible en matière d’impôt. Dans les Panama Papers :

  • Plus de 60 % des contribuables canadiens ont respecté leurs obligations en matière de production et de déclaration de revenus.

En plus de mener des vérifications, l’Agence mène des enquêtes sur les particuliers et les entreprises qui sont impliqués dans des cas soupçonnés d’évasion fiscale et de fraude fiscale, tant au pays qu’à l’étranger. Ce travail est effectué dans le cadre du Programme d’enquêtes criminelles.

Ainsi, en date du 31 mars 2022 :

  • Il y a eu cinq enquêtes criminelles sur l’évasion fiscale liées aux Panama Papers :
    • Trois dossiers ont été classés sans suite à l’étape de l’enquête;
    • Deux enquêtes sont toujours en cours. Jusqu’à présent, aucune accusation criminelle n’a été portée.
Paradise Papers

En 2017, l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) a publié les « Paradise Papers », qui contiennent plus de 13,4 millions de documents électroniques confidentiels liés aux investissements à l’étranger.

Depuis la publication des Paradise Papers, l’Agence a procédé à l’examen de tous les contribuables ayant possiblement un lien avec le Canada.

Plusieurs années sont nécessaires pour mener à bon terme les vérifications, car de nombreux contribuables ont refusé de donner accès aux registres comptables; ils ont également recours aux litiges devant les tribunaux pour entraver les vérifications de l’Agence. Par conséquent, ces vérifications peuvent être longues et complexes.

En mai 2022 :

  • L’Agence a effectué environ 30 vérifications de contribuables liées aux Paradise Papers, ce qui a permis d’établir un montant total de plus de 1,6 million de dollars en impôt fédéral et en pénalités à payer. En ce moment, 27 autres vérifications de contribuables sont en cours.
  • L’Agence a également effectué des vérifications auprès d’environ 40 groupes économiques liés aux Paradise Papers dans le cadre du programme de vérification des grandes entreprises.
Pandora Papers

Chaque fuite de données soulève des défis particuliers. Toutefois, l’Agence a tiré de nombreuses leçons des Panama Papers et des Paradise Papers qui orientent la façon dont elle gère un autre communiqué récent de l’ICIJ, les « Pandora Papers ».

Il s’agit d’une fuite de près de 12 millions de documents qui révèle des richesses cachées, l’évitement fiscal et, dans certains cas, le blanchiment d’argent.

L’Agence analyse deux ensembles de données, publiés en décembre 2021 et en mai 2022 :

  • Elle identifie les Canadiens qui présentent un risque d’inobservation
  • Plus de 400 Canadiens sont liés à cette fuite de données et des analyses de risques et des mesures d’exécution sont en cours.

De plus, l’Agence collabore avec ses partenaires internationaux pour mettre en commun des ressources et échanger des renseignements.

Nous utilisons des outils d’observation et juridiques

Vérifications fondées sur les risques

L’Agence a toujours utilisé d’importants outils, comme les renseignements d’entreprise améliorés et l’analyse avancée des données afin d’améliorer notre évaluation des risques envers des particuliers et des entreprises. Par exemple, chaque année, l’Agence utilise des outils électroniques pour effectuer des évaluations des risques liés aux déclarations de revenus des sociétés de toutes les grandes entreprises. Cette mesure nous permet d’améliorer notre capacité à cerner les opérations à risque élevé et de concentrer nos ressources de vérification dans les secteurs présentant le risque le plus élevé.

Outils juridiques

L’Agence utilise une variété d’outils juridiques efficaces afin de poursuivre les contribuables qui contestent et mettent sciemment à l’essai les limites du régime fiscal d’autocotisation du Canada. En portant plus de 2 500 cas de complexité élevée devant les tribunaux, y compris la Cour suprême du Canada, l’Agence envoie un message clair: elle ne ménagera aucun effort visant à dépister les échappatoires fiscales critiques et trouver des solutions aux subterfuges que les contribuables pourraient utiliser.

Nous travaillons également avec diligence avec nos partenaires du ministère des Finances Canada et du ministère de la Justice du Canada pour évaluer et proposer des lois et des politiques fiscales nouvelles et améliorées qui nous aideront à éliminer les échappatoires fiscales utilisées par les promoteurs et les conseillers fiscaux pour aider leurs clients à éviter de payer le montant d’impôt dû.

Disposition générale anti-évitement

Depuis 1988, l’Agence invoque la règle générale anti-évitement (RGAÉ) lorsqu’un contribuable tente de contourner ou d’exploiter les intentions des règles fiscales du Canada et d’éviter de payer sa juste part. Le but de la RGAÉ est de refuser des avantages fiscaux aux contribuables qui ne respectent pas l’objet, l’esprit ou le but de la Loi de l’impôt sur le revenu de la Loi sur la taxe d’accise, même s’ils adoptent une interprétation littérale des dispositions de la Loi.

En 2022, l’Agence a appliqué la RGAÉ à plus de 1 800 cas à titre de recours contre l’évitement fiscal abusif. Toutefois, le nombre de contribuables dont les déclarations de revenus ont fait l’objet d’une nouvelle cotisation est beaucoup plus élevé, car de nombreux stratagèmes d’évitement fiscal impliquaient plusieurs partenaires, parties liées ou groupes d’investisseurs.

Pour en savoir plus sur la RGAÉ, consultez : Règle générale anti-évitement – article 245 de la Loi de l’impôt sur le revenu

Demandes péremptoires de renseignements à l’égard de personnes non désignées nommément

L’Agence a multiplié ses sources de renseignements en tirant davantage parti des constatations des vérifications en cours et des données de tiers. L’Agence considère ces données comme des renseignements qui aident à encourager l’utilisation des demandes péremptoires visant des personnes non désignées nommément (DPPNDN) dans le but d’identifier d’autres contribuables contrevenants.

Afin de mieux identifier les activités dans les secteurs nouveaux et émergents, comme les activités liées à la cryptomonnaie et à l’économie des plateformes, l’Agence a augmenté son utilisation des renseignements provenant de tiers. Les DPPNDN sont un outil juridique utilisé pour recueillir des renseignements auprès de tiers (comme les intermédiaires de cryptoactifs qui facilitent les transactions) afin de repérer les contribuables et les inscrits qui participent à des activités liées aux cryptoactifs et à d’autres environnements de l’économie numérique. Par conséquent, l’Agence tire le meilleur parti des conclusions des vérifications et des données de tiers pour obtenir l’autorisation des tribunaux d’utiliser les DPPNDN pour repérer les contribuables contrevenants et traiter les cas d’inobservation.

L’Agence utilise également les renseignements obtenus au moyen de DPPNDN pour reconnaitre les propriétaires bénéficiaires des entités étrangères, des comptes bancaires à l’étranger et des comptes de placement.

De plus, l’Agence émet des demandes péremptoires visant des personnes non désignées nommément à des promoteurs et à des entrepreneurs immobiliers ayant de l’information à propos d’acheteurs participant à une vente avec cession de contrat. Cette information est utilisée pour identifier les contribuables qui ne produisent pas de déclarations pour les besoins de l’impôt et de la TPS/TVH.

Pour en savoir plus, consultez : Demandes péremptoires visant des personnes non désignées nommément à l’ARC

Ordonnances d’exécution

L’Agence pourrait demander une ordonnance d’exécution à la Cour fédérale du Canada en vertu de la Loi de l’impôt sur le revenu ou de la Loi sur la taxe d’accise lorsqu’un contribuable ou une tierce personne ne se conforme pas à une demande ou une demande péremptoire de renseignements.

L’Agence fait appel au ministère de la Justice pour obtenir une ordonnance d’exécution lorsqu’elle n’obtient pas les renseignements demandés. Le juge doit être convaincu que l’on a exigé en vertu de la Loi que le contribuable fournisse les renseignements et qu’il ne s’agit pas d’un cas où le secret professionnel ou le secret relatif à un litige pourrait être compromis.

Le refus ou le défaut de se conformer à une ordonnance d’exécution de la cour pourrait constituer un outrage au tribunal et le contribuable pourrait se voir imposer une amende ou une peine d’emprisonnement.

Nous menons des enquêtes criminelles

Les cas soupçonnés d’évasion fiscale, de fraude fiscale et d’autres violations sérieuses des lois fiscales font l’objet d’une enquête et, s’il y a lieu, sont renvoyés au Service des poursuites pénales du Canada (SPPC) pour que soient intentées d’éventuelles poursuites au criminel.

Processus des enquêtes criminelles

Une enquête criminelle comprend de nombreuses étapes, comme la collecte d’éléments de preuve, l’interrogation des contribuables et des témoins, l’exécution de mandats de perquisition et l’analyse des éléments de preuve. La durée d’une enquête dépend :

  • de la complexité de l’affaire;
  • du nombre de personnes ou de sociétés concernées;
  • de la disponibilité des éléments de preuve;
  • de la nécessité de demander de l’aide de partenaires internationaux; et
  • du niveau de collaboration des témoins.

En effet, tous ces éléments servent à déterminer si les accusations criminelles sont justifiées.

Dans le cadre d’une enquête criminelle de l’Agence, les enquêteurs préparent un rapport complet en fonction des résultats de l’enquête et l’envoient au SPPC lorsque des accusations sont justifiées. Le SPPC examinera ensuite les éléments de preuve de façon indépendante et décidera s’il y a lieu d’intenter une poursuite au nom de la Couronne fédérale.

L’Agence sélectionne les cas en fonction de la priorité et de l’incidence sur l’observation. Notre processus amélioré de sélection stratégique des dossiers permet de cibler les cas les plus graves et les plus complexes.

Pour en savoir plus, consultez : Le processus d’enquêtes criminelles de l’Agence

En date du 31 mars 2022 :

  • 50 % des enquêtes criminelles les plus complexes comprennent des possibilités d’impôt impayé de 1 million de dollars ou plus.

Au cours de la période de cinq ans allant du 1er avril 2017 au 31 mars 2022 :

  • les tribunaux ont condamné 140 contribuables pour avoir évité de payer plus de 72 millions de dollars en impôt fédéral combiné;
  • ces condamnations ont donné lieu à près de 17 millions de dollars en amendes imposées par les tribunaux et à des peines d’emprisonnement totalisant 119 ans.

Enquêter sur des cas plus importants a eu une incidence sur le type d’affaires portées devant le tribunal par le SPCC. En comparant les cinq derniers exercices aux cinq exercices précédents, on constate une augmentation du montant moyen de l’impôt fédéral non payé par condamnation. Par exemple, nous notons une augmentation de 73 % du montant moyen de l’impôt non payé par condamnation comparativement à la période précédente (299 000 $ du 1er avril 2012 au 31 mars 2017, par rapport à 517 000 $ du 1er avril 2017 au 31 mars 2022).

Au cours des cinq derniers exercices, nous avons également noté une augmentation du nombre de contribuables condamnés à une peine d’emprisonnement. En effet, près de la moitié des contribuables ont été condamnés à une peine d’emprisonnement par les tribunaux, alors que ce n’était le cas que pour un tiers d’entre eux au cours des exercices 2012 à 2017. De plus, entre le 1er avril 2017 et le 31 mars 2022, l’amende moyenne a augmenté de 14 % par rapport à la période de cinq ans précédente, s’élevant maintenant en moyenne à 122 000 $.

Publication des poursuites

L’Agence publie les résultats des poursuites. L’Agence peut également, à l’occasion, publier des renseignements avant le jugement à différentes étapes d’une enquête criminelle ou d’une poursuite, y compris, sans toutefois s’y limiter, l’exécution d’un mandat de perquisition, la saisie de biens ou le dépôt d’accusations criminelles. Publier ce type de renseignements sert à maintenir l’intégrité du régime fiscal et à mettre les Canadiens en garde contre les stratagèmes de fraude possibles.

Pour en savoir plus, consultez : Avis de mesures d’exécution : mesures de conformité

Nous vous tenons au courant des stratagèmes fiscaux

Un des éléments importants de la stratégie d’observation de l’Agence consiste à cibler les promoteurs de stratagèmes fiscaux.

Les stratagèmes fiscaux sont des plans et des ententes qui tentent de duper les contribuables en leur promettant de réduire le montant d’impôt dû au moyen d’importantes déductions ou d’un revenu libre d’impôt.

Les promoteurs sont des personnes ou des sociétés qui promeuvent ou vendent des stratagèmes visant à contrevenir aux lois fiscales canadiennes ou à les contourner. Ces promoteurs font délibérément de faux énoncés pour aider leurs clients à commettre des fraudes fiscales. Ils obtiennent ainsi un avantage financier grâce à la rémunération qu’ils reçoivent de leur client.

En augmentant le nombre de vérifications des promoteurs, en améliorant la collecte de renseignements et en informant davantage les contribuables, l’Agence continue à dépister les abris fiscaux illégitimes ainsi que les stratagèmes fiscaux et à y mettre fin. Ceux qui choisissent de participer à des stratagèmes ou d’en faire la promotion s’exposent à de graves conséquences, y compris à des pénalités, à des amendes imposées par les tribunaux et peut-être même à des peines d’emprisonnement.

Pour en savoir plus, consultez : Stratagèmes fiscaux

Nous rendons compte des résultats

En concentrant ses ressources sur les dossiers présentant les risques les plus élevés, l’Agence resserre l’étau sur les particuliers, les promoteurs, les sociétés et les entités qui tentent d’éviter de payer de l’impôt. Cet effort porte ses fruits, et l’Agence s’est engagée à donner aux Canadiens accès aux résultats de ses importants travaux de lutte contre l’évasion fiscale et l’évitement fiscal.

Pour en savoir plus, consultez : De meilleurs résultats : l’ARC au travail pour vous

Comment vous pouvez aider l’Agence

Programme de dénonciateurs de l’
inobservation fiscale à l’étranger (PDIFE)

Vous pourriez être admissible à une récompense lorsque vous signalez à l’Agence un cas d’inobservation fiscale internationale au moyen du Programme d’information fiscale à l’étranger (PDIFE).

Le programme de dénonciateurs de l’inobservation fiscale à l’étranger (PDIFE) a été lancé en janvier 2014, et compte parmi les nombreux efforts de l’Agence pour lutter contre la fraude fiscale à l’étranger et l’évitement fiscal abusif.

Il permet d’accorder des récompenses financières aux particuliers qui fournissent des renseignements précis et crédibles liés aux cas importants d’inobservation fiscale internationale donnant lieu au recouvrement d’au moins 100 000 $ en impôt fédéral dû.

Au 31 mars 2022 :

L’Agence encourage quiconque, peu importe où il se trouve dans le monde, à se manifester s’il a des renseignements sur des cas importants d’inobservation fiscale internationale.

En signalant des cas présumés d’inobservation fiscale internationale, les dénonciateurs profitent non seulement des récompenses possibles, mais ils contribuent également à l’administration d’un système fiscal équitable dans lequel tous paient leur impôt. Ainsi, davantage de ressources sont disponibles pour être investies dans les installations publiques, comme les écoles, les routes et les hôpitaux, et pour offrir des services et des programmes aux Canadiens.

  • le PDIFE a reçu environ 1 000 soumissions écrites;
  • près de 650 contribuables ont été désignés aux fins de vérification en fonction des renseignements que l’Agence a reçus par l’intermédiaire du PDIFE;
  • les vérifications entreprises par le programme ont permis de découvrir environ 113 millions de dollars en impôts fédéraux et en pénalités supplémentaires.
Programme des indices

Si vous soupçonnez une personne, une entreprise ou un organisme de bienfaisance de ne pas respecter les lois fiscales canadiennes, vous pouvez en informer l’ARC en signalant le cas au Programme des indices.

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